Le déplacement en boxe Thaïe

À la différence des sports où l’on combat avec des chaussures, en boxe Thaïe, l’usage du pied nu réduit la capacité de déplacement sur le ring. Les boxeurs thaïs sont bien plantés sur le ring et se déplacent à petits pas, en veillant à conserver en permanence une position stable d’où faire partir les attaques.

boxe Thaïe

Le footwork

Comme nous venons de le souligner, la boxe thaïe représente une étude du combat réel, basée sur les différentes capacités des pratiquants. Il nous semble intéressant d’exposer, brièvement, les principes du footwork tel qu’il a été développé dans les écoles hollandaises, les meilleures d’Europe. Il appartiendra ensuite à chaque entraineur d’adopter la stratégie correcte pour son athlète. Précisons que le footwork, ce jeu de jambes qui rendit Mohammed Ali si célèbre, est la faculté de se déplacer sur le ring de compétition en saisissant les occasions les plus propices pour attaquer et pour se défendre.

Il convient cependant de noter que le déplacement en ligne droite, en avant ou en arrière, ne constitue pas toujours la stratégie la plus indiquée, surtout face à un adversaire plus puissant. Il sera alors bon d’étudier également des pas de côté et en diagonale, qui permettent de créer une situation plus avantageuse. Les déplacements appliquent des règles destinées à garantir une certaine sécurité à l’athlète lorsqu’un mouvement imprudent de son corps risquerait de le déséquilibrer. On distingue deux modalités en vigueur dans ce domaine. L’athlète choisira sa meilleure position pour réaliser des déplacements rapides et efficace. Pour cela il devra s’entrainer autour de son sac de frappe pour assurer ses appuis.

Le mode classique

On peut procéder de la manière la plus classique, en déplaçant tout d’abord le pied correspondant à la direction dans laquelle on souhaite aller, et en entrainant l’autre à sa suite. Ainsi, pour avancer d’une position de garde à gauche, on bougera le pied gauche en premier, puis le pied droit. Le principe reste le même dans le cas des déplacements latéraux : pour aller à gauche, on déplacera dans cette direction le pied de la jambe avant, que l’on fera suivre par le pied droit, pour aller à droite, le pied de la jambe arrière (le droit, pour être précis) sera le premier à bouger. Il existe par ailleurs un autre pas, circulaire cette fois (« pas du torero »), qui permet d’éviter une attaque en changeant la position du corps. À partir d’une garde à gauche, le pas circulaire dans cette direction s’exécute en pivotant sur le pied avant, qui fera office de pointe de compas pour la rotation du corps facilitée par le déplacement du pied droit de 180 degrés vers la gauche.

Ne jamais croiser les jambes

Il est important d’éviter de croiser les jambes, sous peine de se retrouver déséquilibré, aussi bien pour l’attaque que pour la défense, et de risquer de se voir privé de son appui d’un seul mouvement (coup de pied bas ou balayage) de l’adversaire, avec les conséquences que l’on imagine. Réalisé vers la droite, le même pas comporte dans un premier temps un déplacement identique à tout mouvement dans ce sens : on déplace vers la droite la jambe arrière, sur laquelle on pivote en faisant ensuite tourner la gauche de 360 degrés. On évolue de cette façon vers la droite en se retrouvant un instant en fausse garde. Un rapide changement de la position des pieds suffit pour rétablir immédiatement la posture d’origine.

Le « pied-chasse-pied »

Plus rapide mais moins sûr, ce procédé s’applique surtout aux déplacements vifs en attaque et en défense en ligne droite. Le principe consistant à ne jamais croiser les jambes revêt alors toute sa valeur. Rappelons que compte tenu des modalités techniques de la boxe thaïe, les déplacements jouent un rôle mineur comparé à d’autres sports similaires. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient inutiles et que le temps consacré à en approfondir les différents aspects ne peut pas s’avérer d’une aide très précieuse. Un athlète ayant moins de puissance trouvera particulièrement avantageux de se déplacer de manière à aborder son adversaire de côté. Comme le disait un célèbre professeur : « C’est le déplacement qui crée l’occasion de porter le coup ».