Faire naître un bébé, c’est l’amour avant tout !
Durant la grossesse, vous l’avez senti bouger, vous avez commencé à bien l’aimer, vous avez échafaudé des projets. Il ira à la crèche, on ira se promener au Park en poussette… Je sortirai faire mes courses le samedi après-midi… Mais vous n’aviez pas prévu cet amour qui va vous étreindre dès que vous l’aurez vu… Qui va augmenter de jour en jour au point de penser parfois, au bout de quelques semaines : Jamais je ne pourrai le laisser.
Vous n’aviez pas prévu l’envahissement de votre personne par l’émerveillement, l’émotion que ce petit être fait naître en vous. Vous pouvez le regarder des heures entières, éveillé, endormi… Sans rien avoir envie de faire d’autre, car un bébé est totalement fascinant. Alors, régalez-vous avec votre bébé, soyez-en amoureuse à plein temps. Négligez les autres choses, qui ont moins d’importance. Vous devez être aidée, votre compagnon, vos parents doivent comprendre votre nouvel état. Votre pédiatre doit accepter toutes vos questions. Le congé de maternité prend tout son sens, car c’est une nécessité. Il devrait même être plus important ! Ne soyez pas culpabilisée à l’égard de votre compagnon, un peu plus tard, vous aurez à nouveau envie de vous occuper de votre couple, de vous-même, d’être plus belle, plus disponible.
Ce bébé, vais-je savoir l’aimer ?
Le lien se crée déjà dans l’esprit des parents au cours de la grossesse, en particulier chez la mère qui, petite, jouait à la poupée. Il ne s’établit pas à la minute même où l’enfant vient au monde. Il se tisse progressivement, jour après jour, mois après mois. C’est un processus qui prend du temps et qui connait des périodes fluctuantes… De forte intensité, par exemple, dans la période qui suit la naissance, ou de faible intensité, parfois marquée par un rejet momentané du bébé, notamment lorsque ce dernier a des difficultés à dormir ou à s’alimenter.
Les études sur les relations parents-enfants, vidéo à l’appui, en présence d’un psychanalyste, ont largement contribué à montrer le rôle essentiel de ces premiers liens. Dès 1960, le psychanalyste John Bowlby a défini les comportements d’attachement chez le bébé qui lui permettent d’induire et de maintenir la proximité ou le contact avec sa mère ou avec la personne qui la remplace.
Les attitudes qui en disent long
Ce sont les pleurs, le sourire, la succion, l’agrippement, le babil, l’attention, le regard. Ces comportements sont tous considérés comme innés, ils ont pour but d’inciter la maman à s’approcher, à prendre le bébé dans les bras. Mère et enfant établissent des règles de communication bien précises. Chacun tient son rôle, répond à l’autre sur un mode qui lui est propre, le bébé influençant de façon sélective les comportements de sa mère et vice versa. Progressivement, toute interaction va prendre un sens.
Le bébé apprend ainsi qu’un certain regard de sa maman signifie qu’elle va bientôt le quitter… Que telle de ses mimiques indique qu’il va manger, que telle intonation exprime son amour pour lui. Ou que très rapidement, il va sortir se promener avec sa maman bien protégé dans sa poussette… De la même manière, la maman, elle, va réagir aux pleurs de son enfant, à ses grimaces ou ses gazouillements…
Des comportements essentiels pour l’équilibre de bébé
L’équilibre du petit enfant va dépendre de la manière dont sa mère s’en occupe et de la façon dont elle va répondre ses demandes. Outre la nourriture et l’oxygène, le bébé a essentiellement besoin d’attachement, d’amour. Il n’existe pas de remède miracle. Le comportement des parents n’est pas volontaire, on ne peut pas leur dire : Aimez vos enfants. Ils ne sont pas maitres de cela. Tout dépend de leur désir, de leurs capacités relationnelles, de leur propre histoire. Depuis deux ou trois décennies, on s’est rendu compte de l’impact des fantasmes et des conflits inconscients des parents sur la formation du lien avec leur enfant.
La naissance de ce lien se fait dans leur tête, et l’arrivée du bébé les oblige souvent réajuster ce lien imaginaire en fonction du sexe, de l’aspect, et également du comportement de celui-ci. Cela est plus ou moins facile. Pour que la rencontre maman-bébé soit la plus réussie possible, il y a beaucoup de conditions…
Les situations qui conditionnent l’acceptation de bébé
Une grossesse désirée, un soutien psychologique de la jeune maman, en particulier du père, de l’amour dans le couple, un bébé qui correspond plus ou moins à l’image qu’elle s’en est fait, des conditions d’accouchement peu traumatisantes. Le passé familial a également une grande importance. Du lien que la mère aura elle-même contracté avec ses propres parents dépendra la qualité du lien avec son nouveau-né.